Noël sous tension...


Bonjour à tous et merci de vous intéresser à ce blog, que vous ayez déjà suivi mes précédentes missions ou que vous le découvriez.

Je pars bientôt aux antipodes, en Terre Adélie, un morceau d'Antarctique administré par la France. Je vais y mener mon travail de chercheur en biologie marine pour le CNRS à l'IMBE de la Station Marine d'Endoume, Marseille (Pytheas), dans le cadre du programme POLARIS, financé par l'institut polaire français (IPEV). Je pars donc là-bas, sur la base Dumont d'Urville, avec mon collègue Stéphane Hourdez, responsable de POLARIS. Stéphane part pour la quatrième fois, le programme ayant commencé fin 2013. Pour moi ce sera la troisième.

En cette période de vacances de Noël c'est le début de l'été dans l'hémisphère sud, et c'est le moment où c'est le moins difficile d'accéder au monde antarctique et d'essayer d'y faire un peu de science.
Mais c'est vraiment très loin... Le voyage nécessite d'abord des heures et des heures (bon... des jours ! Un jour et demi ou deux) d'avion pour aller de l'autre côté du monde, au sud-est de l'Australie, en Tasmanie, où un navire brise-glace, l'Astrolabe, transporte matériels et humains jusqu'au continent de glace, après 6 jours de mer dans des conditions...musclées ! 
Accueillis sur la base de Dumont D'Urville (DDU) pendant environ 4 semaines, nous allons tenter de plonger dans les eaux glacées pour récolter des animaux marins sur lesquels nous allons évaluer les effets des changements climatiques en cours. Ensuite il faudra refaire le chemin en sens inverse, et tout cela prendra environ deux mois...

Au départ, Stéphane et moi devions partir le 18 décembre, mais la logistique antarctique étant... compliquée, nous avons été décalés au 27 décembre puis désormais au 3 janvier. Nous gagnons des fêtes de fin d'année avec les nôtres, mais nos conditions de plongée deviennent plus incertaines. Pour le moment, je surveille les conditions météo et l'extension de la banquise au large de DDU (voir ici) pour évaluer le moment où l'Astrolabe, son travail actuel de ravitaillement achevé, retournera vers la Tasmanie pour venir nous chercher. Une science bien aléatoire ! 

Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, je me retrouve de nouveau face à ce sac noir, à devoir envisager d'y faire tenir des affaires pour deux mois, y compris du petit matériel utilisé en plongée. Je sais que le jour J je serai prêt, mais pour le moment, j'ai bien sûr le sentiment que je n'y arriverai jamais.

Mais je dois garder l'esprit de Noël  :-)
Je vais tâcher de partager mes affres et mes joies, mes découvertes et mon quotidien, au travers de ce blog. Pour cela je serai aidé sur Marseille par mon amie Magali Triano, du magazine BleuTomate, qui me fait la gentillesse de mettre en forme pour vous les lignes que j'écrirai, comme l'avait fait il y a deux ans Emmanuelle Ousset. Magali fera en parallèle, sur le site de Bleu Tomate, des digressions en rapport avec ma mission, et bien sûr, nous vous en informerons ici, pour ceux qui rechercheront des compléments d'information.

Merci de me lire, partagez ce lien, et très bonnes fêtes à tous !

A bientôt

Pierre

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